La Pentecôte (Shavouot),
Shavouot dans le contexte des fêtes de l’Éternel
Au moment pour les Israélites de quitter l’Égypte, l’Eternel leur commanda d’observer le sabbat ainsi que 7 fêtes très précises. Celles-ci sont décrites dans la Torah à plusieurs endroits, et chaque fois d'une manière spécifique, notamment au Lévitique 23 et au Deutéronome 16.
Précisons d’ores et déjà que le mot « fête » que nous trouvons dans nos traductions pour le Mot מוֹעֵד (Moède), porte un sens significativement différent de ce que nous entendons de nos jours, c’est-à-dire un temps de réjouissance. En effet, certaines de ces fêtes sont marquées par la joie, d’autres par le deuil, et d’autres encore par les deux. En réalité, ce terme מוֹעֵד (Moède) désigne avant tout un « temps marqué » et il est aussi utilisé pour faire référence à un lieu marqué ainsi qu’à la « réunion » ou bien « l’assemblée », et c’est pour cela que c’est l’une des appellations du tabernacle, parfois traduit par « tente de l’assignation » ou bien « tente de la réunion ». Il s’agit donc d’un temps fixé par Dieu de rassemblement que l’on appelle une convocation solennelle de la part de Dieu.
Parmi ces 7 fêtes, qui pourraient être représentées par les branches d’une Menorah (chandelier à 7 branches), Shavuot se trouve être la fête du milieu. L’Éternel a effectivement méticuleusement positionné ces fêtes dans un ordre précis au sein du calendrier hébraïque biblique qu’Il a aussi Lui-même institué, et cela, de manière prophétique. En effet, l’Éternel parle à tous au travers de ces fêtes en enseignant des Vérités fondamentales et présentes de manière consistante dans toutes les écritures.
La première chose que l’on remarque c’est que ces fêtes sont organisées en 3 périodes distinctes. On appelle aussi ces 3 périodes les « régalim », c’est-à-dire les 3 temps marqués par Dieu durant lesquels tous les Israélites devaient faire un pèlerinage à pied, tous convergeant depuis leurs divers lieux de résidence vers le lieu marqué : Jerusalem.
La première période : Au commencement de l’année Nissan (Mars-Avril)
Le 14 Nissan : Pessah : La Pâque est célébrée au mois des épis, car c’est le mois où commencent à apparaître les premiers épis en Israël aux endroits les plus chauds du pays. Au cours de la veillée que l’on appelle le « Seder de Pessah », connu aussi pour être le dernier repas du Seigneur, on se remémore la sortie miraculeuse d’Egypte du peuple d’Israël. On célèbre la délivrance de l’esclavage et la grâce sur les premiers nés des maisons marquées par le sang.
Deut 16 : 1-2 « Observe le mois des épis, et célèbre la Pâque en l'honneur de l'Eternel, ton Dieu; car c'est dans le mois des épis que l'Eternel, ton Dieu, t'a fait sortir d'Egypte, pendant la nuit. Tu sacrifieras la Pâque à l'Eternel, ton Dieu, tes victimes de menu et de gros bétail, dans le lieu que l'Eternel choisira pour y faire résider son nom. »
Du 15 au 21 Nissan : La fête des pains sans levain : Le jour où l’on prépare le « Seder de Pessah », on supprime tout le levain de nos maisons pour célébrer la Pâque sans levain (1 Cor 5 : 6-8). On ne mangera alors que du pain dit « Azyme » c’est-à-dire sans levain pendant 7 jours. Ce pain de misère, comparé au pain levé, nous rappelle la précipitation avec laquelle nous avons quitté l’Egypte et l’absence de levain marque le choix d’ôter le péché du milieu de nous.
Deut 16 : 3 - 4 « Pendant la fête, tu ne mangeras pas du pain levé, mais tu mangeras sept jours des pains sans levain, du pain d'affliction, car c'est avec précipitation que tu es sorti du pays d'Egypte: il en sera ainsi, afin que tu te souviennes toute ta vie du jour où tu es sorti du pays d'Egypte. On ne verra point chez toi de levain, dans toute l'étendue de ton pays, pendant sept jours ; »
Le 16 de Nissan : La fête des prémices * :
Le grand Sacrificateur présente à l’Eternel le tout premier fruit de la terre en offrande dans le temple, en balançant la toute première gerbe de blé, provenant de la région la plus chaude et précoce du pays, qui annonce alors une future moisson plus grande. C’est ce jour-là où Jésus, « prémices de ceux qui sont morts », est ressuscité, annonçant par là la résurrection à venir pour la vie de ceux qui lui appartiennent (1 Corinthien 15 : 20-28).
Lév 23 :10 - 12 « Quand vous serez entrés dans le pays que je vous donne, et que vous y ferez la moisson, vous apporterez au sacrificateur une gerbe, prémices de votre moisson. Il agitera de côté et d'autre la gerbe devant l'Eternel, afin qu'elle soit agréée: le sacrificateur l'agitera de côté et d'autre, le lendemain du sabbat. Le jour où vous agiterez la gerbe, vous offrirez en holocauste à l'Eternel un agneau d'un an sans défaut »
*(Certains comprennent de Lévitique 23 que la première des fêtes est le Shabbat hebdomadaire et que l’offrande des prémices fait partie de Pessah. Cette explication est possible et consistante même si je ne la retiens pas à ce jour. Toutefois, à mon sens, cela n’enlève en rien la progressivité et l’enseignement à tirer des fêtes que je présente dans cette étude).
La SECONDE PERIODE DE FÊTE : 7 SEMAINES APRES PESSAH (Pâque)
Le 50ème Jour : Shavuot : שבועות en hébreu, qui se traduit par “fête des Semaines”. Cela vient du terme שָׁבוּעַ qui signifie « semaine » et qui mis au pluriel donne שבועות « shavouot » traduit par « semaines », car on décompte 7 semaines complètes à savoir 7x7 jours depuis le lendemain de l’offrande de la gerbe, période que l’on appelle « l’Omer ». C’est la raison pour laquelle cette fête s’appelle en grec « Pentecôte » qui signifie aussi « 50ème jour ». C’est cette fête que nous allons détailler dans la suite.
Deut 16 : 9-12 "Tu compteras sept semaines; dès que la faucille sera mise dans les blés, tu commenceras à compter sept semaines. Puis tu célébreras la fête des semaines, et tu feras des offrandes volontaires, selon les bénédictions que l'Eternel, ton Dieu, t'aura accordées. Tu te réjouiras devant l'Eternel, ton Dieu, dans le lieu que l'Eternel, ton Dieu, choisira pour y faire résider son nom, toi, ton fils et ta fille, ton serviteur et ta servante, le Lévite qui sera dans tes portes, et l'étranger, l'orphelin et la veuve qui seront au milieu de toi. Tu te souviendras que tu as été esclave en Egypte, et tu observeras et mettras ces lois en pratique. »
La TROISIEME période de fête : à l’arrivée de l’automne,
Cette période se situe parfaitement à l’opposé dans le calendrier, c’est-à-dire 6 mois après la période de Pessah. Comprendre cette troisième période de fête est un préalable à la compréhension de certains livres comme l’apocalypse par exemple, qui est construit autour de ces fêtes, mais également l’épitre aux Hébreux, et plus généralement à la compréhension de la notion fondamentale de l’Expiation annoncée par l’Evangile.
Le 1 Tishri : La Fête des Shofars (ou Fête des trompettes, mais désormais appelée Rosh Hashanah (de l’hébreu : tête de l’année) depuis que le calendrier Juif a été inversé par la tradition rabbinique)
Cette date ouvre le dernier temps marqué par Dieu, et c’est à partir de ce jour que l’on décompte 10 jours appelés « les jours terribles », jusqu’à la prochaine fête. Il s’agit d’un temps où l’on sonne du shofar (corne de bélier) comme un appel à la repentance. On met alors sa vie en règle, résolvant les discordes, payant ses dettes… en vue de se souhaiter avec assurance une « bonne signature dans le livre de vie ». C’est une période d’angoisse durant laquelle on espère le pardon de Dieu et l’effacement de nos fautes afin d’être gracié lors de Son jugement.
Lév 23 : 23 « Le septième mois, le premier jour du mois, vous aurez un jour de repos, publié au son des trompettes, et une sainte convocation. 25Vous ne ferez aucune œuvre servile, et vous offrirez à l'Eternel des sacrifices consumés par le feu. »
Le 10 Tishri YOM KIPPOUR (jour des expiations) : La fête la plus solennelle de l’année qui est précédée de 25h de jeûne.
Lév 23 : 27-31 « Le dixième jour de ce septième mois, ce sera le jour des expiations: vous aurez une sainte convocation, vous humilierez vos âmes, et vous offrirez à l'Eternel des sacrifices consumés par le feu. Vous ne ferez aucun ouvrage ce jour-là, car c'est le jour des expiations, où doit être faite pour vous l'expiation devant l'Eternel, votre Dieu. Toute personne qui ne s'humiliera pas ce jour-là sera retranchée de son peuple. Toute personne qui fera ce jour-là un ouvrage quelconque, je la détruirai du milieu de son peuple. Vous ne ferez aucun ouvrage. C'est une loi perpétuelle pour vos descendants dans tous les lieux où vous habiterez. »
Lévitique 16 explique longuement comment le grand sacrificateur doit opérer le sacrifice d’expiation. Ce jour-là, il prendra deux boucs : l’un expiatoire dont il apportera le sang en entrant pour la seule fois de l’année dans le saint des saints, pour faire ce que l’on appelle la « kapara », c’est à dire l’aspersion du sang sur le propitiatoire. C’est avec toutes les précautions de pureté rituelle et dans la crainte qu’il le fera, car sa sortie du temple vivant annoncera à tout le peuple le pardon accordé par Dieu. Avec le second bouc, qu’on appelle « le bouc émissaire », on transférera le péché du peuple en posant les mains sur sa tête, puis on le chassera au désert pour Azazel.
Du 15 au 21 Tishri : La Fête de Soukhot (fête des cabanes) : On finit le cycle de fêtes, avec la fête la plus joyeuse du calendrier où l’on célèbre l’achèvement des moissons. Ceux qui ont commencés dans la privation du levain et on persévéré à porter du fruit trouvent alors le repos, la joie et l’abondance !
Deut 16 13 - 15 : « Tu célébreras la fête des tabernacles pendant sept jours, quand tu recueilleras le produit de ton aire et de ton pressoir. Tu te réjouiras à cette fête, toi, ton fils et ta fille, ton serviteur et ta servante, et le Lévite, l'étranger, l'orphelin et la veuve qui seront dans tes portes. Tu célébreras la fête pendant sept jours en l'honneur de l'Eternel, ton Dieu, dans le lieu que choisira l'Eternel; car l'Eternel, ton Dieu, te bénira dans toutes tes récoltes et dans tout le travail de tes mains, et tu te livreras entièrement à la joie. »
Lév 23 : 42-43 « Vous demeurerez pendant sept jours sous des tentes; tous les indigènes en Israël demeureront sous des tentes, afin que vos descendants sachent que j'ai fait habiter sous des tentes les enfants d'Israël, après les avoir fait sortir du pays d'Egypte. Je suis l'Eternel, votre Dieu. ».
Au cours de cette semaine on se remémore le passé tout en anticipant le futur. En effet, en vivant sous des cabanes, on retourne à la précarité du désert dans laquelle les Israélites se trouvaient alors dans une totale dépendance à Dieu, puis on se remémore les modèles de la bible (les Patriarches, David…) ainsi que l’entrée dans la terre promise par l’intermédiaire de Josué (Yéoshua en hébreu qui est en réalité le même nom que Yeshua = Jésus). De plus, il est question d’anticiper la réparation de la brisure du monde avec le renouvellement de toutes choses : c’est LA REDEMPTION. A ce moment où le Royaume de Dieu est venu sur la terre et que le Salut est complet, on pourra alors habiter de nouveau dans un monde totalement pacifié et dans lequel nous retrouverons cette totale dépendance et communion avec Dieu.
Pour dresser un tableau plus large de ces 7 fêtes, et comprendre l’intention de Dieu, il nous faut comprendre que :
A la période de Pâque, nous sommes délivrés de l’esclavage du péché et la justice du Messie nous est imputée si nous choisissons de « placer son sang sur les linteaux de nos portes ». Nous sommes appelés, en cette période, à renoncer à notre vie pour vivre de Sa vie, en quittant le monde et le péché.
A la troisième période de Kippour et Soukhot, les élus qui persévèreront seront délivrés du Jugement de Dieu venant sur le monde pour entrer dans la gloire de Dieu et vivre l’abondance du Royaume de Dieu établi à ce moment-là sur la terre.
A Shavuot, période intermédiaire, nous célébrons alors les premiers fruits de notre marche avec Dieu et les prémices du Royaume de Dieu que nous recevons par Son Esprit Saint, nous transformant en un homme nouveau apte à entrer dans le Royaume des cieux.
Parcourons maintenant un peu plus en détail la fête centrale de Shavuot pour découvrir 4 ELEMENTS de cette fête.
LES 4 ELEMENTS DE SHAVUOT
Dans Deutéronome 16 : 9-12 l’Eternel prescrit d’observer la fête de Shavuot :
« Tu compteras sept semaines; dès que la faucille sera mise dans les blés, tu commenceras à compter sept semaines. Puis tu célébreras la fête des semaines, et tu feras des offrandes volontaires, selon les bénédictions que l'Eternel, ton Dieu, t'aura accordées. 11Tu te réjouiras devant l'Eternel, ton Dieu, dans le lieu que l'Eternel, ton Dieu, choisira pour y faire résider son nom, toi, ton fils et ta fille, ton serviteur et ta servante, le Lévite qui sera dans tes portes, et l'étranger, l'orphelin et la veuve qui seront au milieu de toi. Tu te souviendras que tu as été esclave en Egypte, et tu observeras et mettras ces lois en pratique. »
Le livre que nous lisons en particulier pendant la fête de Shavuot, c’est le livre de Ruth dont je propose de lire un extrait.
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Elles se remirent à pleurer tout haut. Orpa embrassa sa belle-mère, mais Ruth lui resta attachée.
Naomi dit à Ruth: «Tu vois, ta belle-sœur est retournée vers son peuple et vers ses dieux; retourne chez toi comme elle!» Ruth répondit: «Ne me pousse pas à te laisser, à repartir loin de toi! Où tu iras j’irai, où tu habiteras j’habiterai; ton peuple sera mon peuple et ton Dieu sera mon Dieu; où tu mourras je mourrai et j’y serai enterrée. Que l’Eternel me traite avec la plus grande sévérité si autre chose que la mort me sépare de toi!» La voyant décidée à l’accompagner, Naomi cessa d’insister auprès d’elle.
Elles firent ensemble le voyage jusqu’à leur arrivée à Bethléhem. Lorsqu’elles entrèrent dans Bethléhem, toute la ville fut dans l’agitation à cause d’elles. Les femmes disaient: «Est-ce bien Naomi?» Elle leur dit: «Ne m’appelez pas Naomi, appelez-moi Mara, car le Tout-Puissant m’a remplie d’amertume. J’étais dans l’abondance à mon départ et l’Eternel me ramène les mains vides. Pourquoi m’appelleriez-vous Naomi, après que l’Eternel s’est prononcé contre moi, après que le Tout-Puissant a provoqué mon malheur?»
C’est ainsi que Naomi et sa belle-fille, Ruth la Moabite, revinrent du pays de Moab. Elles arrivèrent à Bethléhem au début de la moisson de l’orge.
Naomi avait un parent de son mari. C’était un homme puissant et riche du clan d’Elimélec qui s’appelait Boaz.
Ruth la Moabite dit à Naomi: «Laisse-moi aller ramasser des épis abandonnés dans un champ, derrière celui aux yeux duquel je trouverai grâce.» Elle lui répondit: «Vas-y, ma fille.» Ruth alla ramasser des épis dans un champ, derrière les moissonneurs. Il se trouva que la parcelle de terre appartenait à Boaz, du clan d’Elimélec. Or, Boaz vint de Bethléhem. Il dit aux moissonneurs: «Que l’Eternel soit avec vous!» Ils lui répondirent: «Que l’Eternel te bénisse!» Boaz dit à son serviteur chargé de surveiller les moissonneurs: «A qui est cette jeune femme?» Le serviteur chargé de surveiller les moissonneurs répondit: «C’est une jeune femme moabite qui est revenue avec Naomi du pays de Moab. Elle a dit: ‘Permettez-moi donc de glaner, de ramasser des épis entre les gerbes derrière les moissonneurs’ et, depuis son arrivée ce matin jusqu’à présent, elle est restée debout et ne s’est reposée qu’un moment dans la maison.»
Boaz dit à Ruth: «Ecoute, ma fille, ne va pas ramasser des épis dans un autre champ; ne t’éloigne pas d’ici, reste avec mes servantes. Regarde où l’on moissonne dans le champ et va après elles. J’ai défendu à mes serviteurs de te toucher. Quand tu auras soif, tu iras aux vases et tu boiras de ce que les serviteurs auront puisé.» Alors elle tomba le visage contre terre, se prosterna et lui dit: «Comment ai-je trouvé grâce à tes yeux pour que tu t’intéresses à moi, une étrangère?» Boaz lui répondit: «On m’a rapporté tout ce que tu as fait pour ta belle-mère depuis la mort de ton mari et comment tu as quitté ton père et ta mère et le pays de ta naissance pour aller vers un peuple que tu ne connaissais pas auparavant. Que l’Eternel te rende ce que tu as fait et que ta récompense soit entière de la part de l’Eternel, le Dieu d’Israël, sous les ailes duquel tu es venue te réfugier!» Elle dit: «Oh! Que je trouve grâce à tes yeux, mon seigneur, car tu m’as consolée et tu as parlé au cœur de ta servante. Pourtant je ne suis pas, moi, comme l’une de tes servantes.»
Au moment du repas, Boaz dit à Ruth: «Approche-toi, mange du pain, trempe ton morceau dans la vinaigrette.» Elle s’assit à côté des moissonneurs. On lui donna du grain rôti; elle mangea à satiété et garda le reste. Puis elle se leva pour ramasser des épis. Boaz donna cet ordre à ses serviteurs: «Qu’elle ramasse aussi des épis entre les gerbes et ne lui faites aucun mal. Vous retirerez même pour elle des gerbes quelques épis que vous la laisserez ramasser sans lui faire de reproches.»
Elle ramassa des épis dans le champ jusqu’au soir, puis elle battit ce qu’elle avait récolté. Il y eut environ 22 litres d’orge. Elle l’emporta et rentra dans la ville, et sa belle-mère vit ce qu’elle avait ramassé. Elle sortit aussi les restes de son repas et les lui donna. Sa belle-mère lui dit: «Où as-tu ramassé des épis aujourd’hui? Où as-tu travaillé? Béni soit celui qui s’est intéressé à toi!» Ruth raconta à sa belle-mère chez qui elle avait travaillé: «L’homme chez qui j’ai travaillé aujourd’hui s’appelle Boaz», dit-elle. Naomi dit à sa belle-fille: «Qu’il soit béni de l’Eternel, qui garde sa bonté pour les vivants comme pour les morts! Cet homme nous est proche – lui dit encore Naomi – il est un de ceux qui ont droit de rachat sur nous.» Ruth la Moabite ajouta: «Il m’a dit aussi: ‘Reste avec mes serviteurs jusqu’à ce qu’ils aient terminé toute ma moisson.’» Naomi dit à sa belle-fille Ruth: «Il est bon que tu sortes avec ses servantes, ma fille, et qu’on ne te rencontre pas dans un autre champ.»
Ruth resta donc avec les servantes de Boaz pour ramasser des épis jusqu’à la fin de la moisson de l’orge et de la moisson du blé. Elle habitait avec sa belle-mère.
Sa belle-mère Naomi lui dit: «Ma fille, je voudrais assurer ton repos afin que tu sois heureuse. Eh bien! Boaz, l’homme dont tu as accompagné les servantes, n’est-il pas notre parent? Or, il doit procéder cette nuit au tri de l’orge qui est dans l’aire de battage. Lave-toi et parfume-toi, puis remets tes habits et descends à l’aire. Tu ne te feras pas connaître à lui jusqu’à ce qu’il ait fini de manger et de boire. Quand il ira se coucher, observe l’endroit où il se couche. Ensuite va découvrir ses pieds et te coucher. Il te dira lui-même ce que tu as à faire.» Ruth lui répondit: «Je ferai tout ce que tu as dit.»
Elle descendit à l’aire de battage et fit tout ce qu’avait ordonné sa belle-mère. Boaz mangea et but, et son cœur était joyeux. Il alla se coucher au bout du tas de gerbes. Ruth vint alors tout doucement, découvrit ses pieds et se coucha. Au milieu de la nuit, Boaz eut un frisson; il se pencha et vit une femme couchée à ses pieds. Il dit: «Qui es-tu?» Elle répondit: «Je suis Ruth, ta servante. Etends le pan de ton manteau sur ta servante, car tu as droit de rachat.» Il dit: «Sois bénie de l’Eternel, ma fille! Ce dernier trait témoigne encore plus en ta faveur que le premier, car tu n’as pas recherché des jeunes gens, pauvres ou riches. Maintenant, ma fille, n’aie pas peur! Je ferai pour toi tout ce que tu diras, car tout le monde chez nous sait que tu es une femme de valeur. Il est bien vrai que j’ai droit de rachat, mais il existe un autre parent, plus proche que moi, qui a ce droit. Passe la nuit ici. Demain, s’il veut exercer envers toi son droit de rachat, c’est bien, qu’il le fasse; mais s’il ne lui plaît pas de l’exercer envers toi, je le ferai, moi, l’Eternel est vivant! Reste couchée jusqu’au matin.»1
1 Société Biblique de Genève, éd. La Bible Segond 21. Romanel-sur-Lausanne, 2007.
Dans ces deux textes nous retrouvons 4 ELEMENTS PRINCIPAUX de Shavuot qui sont un enseignement pour nous, à savoir :
L’Omer : Une période de 7 semaines d’angoisse
L’Offrande des prémices : Offrande de reconnaissance pour la provision de Dieu par le fruit de la terre
La Révélation : Le don de la Thora puis de L’Esprit Saint
L’invitation de l’Etranger : La Greffe des gentils à l’alliance d’Israël
Pour saisir un peu de la profondeur et de la consistance de l’intention de Dieu dans toute sa parole, je propose de parcourir ces 4 éléments constitutifs de Shavuot un à un en mettant en relief ces différentes notions au travers de :
L’histoire des Israélites ;
L’histoire de Ruth ;
L’histoire de Jésus et de ses premiers disciples ;
Et ce que cela nous enseigne à nous.
Les 4 éléments de Shavuot
1 L’Omer, une période de 7 semaines d’angoisse:
Deut 16 : "9 Tu compteras sept semaines; dès que la faucille sera mise dans les blés, tu commenceras à compter sept semaines. 10Puis tu célébreras la fête des semaines, et tu feras des offrandes volontaires, selon les bénédictions que l'Eternel, ton Dieu, t'aura accordées. 11Tu te réjouiras devant l'Eternel, ton Dieu, dans le lieu que l'Eternel, ton Dieu, choisira pour y faire résider son nom, toi, ton fils et ta fille, ton serviteur et ta servante, le Lévite qui sera dans tes portes, et l'étranger, l'orphelin et la veuve qui seront au milieu de toi. 12Tu te souviendras que tu as été esclave en Egypte, et tu observeras et mettras ces lois en pratique. »
Comme nous l’avons évoqué, c’est la position de cette fête dans le calendrier qui lui donne tout son sens. C’est d’ailleurs la seule fête qui ne porte pas de date précise mais qui est positionnée dans l’année par rapport à une autre fête, en l’occurence 50 jours après Pessah.
Le contexte agricole, qui est omniprésent dans la Bible, rythme l’année et façonne les fêtes de l’Eternel. Ainsi, la provision de Dieu nous est constamment rappelée par les écritures par le cycle festif mais aussi par la météo très particulière du pays. En effet, dans les montagnes d’Israël où se déroule la grande majorité des récits bibliques, la pluie disparaît totalement du printemps à l’automne. Il n’y a alors plus aucune goutte de pluie qui abreuvera la terre pendant 6 mois de l’année et c’est justement pendant ces 6 mois secs, alors que la terre devient active et produit du fruit, que l'on retrouve ces 7 fêtes de l’Eternel. Dès lors, Au premier mois de l’année appelé « le mois des épis » où l’on célèbre Pessah, la terre d’Israël connait ses dernières pluies ainsi que l’arrivée imminente d’un printemps soudainement chaud dont on ne connait jamais vraiment la date d’arrivée. A l’issue de ces fêtes, au temps de Soukhot, la pluie est censée revenir et abreuver de nouveau la terre pendant les 6 prochains mois.
Il est alors important de préciser que si l’abondance et la plénitude se fêtent à Soukhot, qui représente le temps de la venue du Royaume sur la terre (Le Millenium), la fête intermédiaire de Shavuot célèbre les prémices de la récolte finale qui nous sont déjà données.
Dans la Torah sont mentionnées ce que l’on appelle les « 7 espèces de Canaan » : le blé, l’orge, le raisin, la figue, la grenade, l’olive et la datte. Ceux-ci symbolisent l’abondance de la terre promise par Dieu. C’est de ces 7 fruits que l’on a l’habitude de garnir notre table à Shavuot.
Deutéronome 8 « 7 Car l'Eternel, ton Dieu, va te faire entrer dans un bon pays, pays de cours d'eaux, de sources et de lacs, qui jaillissent dans les vallées et dans les montagnes; 8pays de froment, d'orge, de vignes, de figuiers et de grenadiers; pays d'oliviers et de miel; 9pays où tu mangeras du pain avec abondance, où tu ne manqueras de rien; ».
Les premières récoltes de ces produits d’Israël s’effectuent dans la période de 7 semaines décomptée à partir de Pessah jusqu’au 50 ème jour que célèbre Shavuot, dont la signification est « semaines ». Cette période est appelée la période de l’Omer. Pendant cette période, comme le mentionne Jean Marc Thobois dans son livre « les fêtes de l’Eternel » :
« pour que ces 7 espèces arrivent à maturité, il faut un équilibre délicat entre deux vents, le vent du nord qui doit souffler au début du printemps qui apporte le froid, la pluie et les orages que la tradition appelle les « Malkoch » c’est à dire les dernières pluies, ou les pluies de printemps et le vent du sud encore appelé « hamsin », vent chaud du désert dont il est question dans les rêves du pharaon et qui doit souffler en fin de période, parce qu’il est indispensable à la pollinisation des plantes.
Si le vent du Nord vient trop tard, alors les épis ne pourront pas arriver à maturité, ils seront desséchés par ce vent du désert. Si par contre, les pluies viennent trop tôt, alors les plantes vont pourrir sur pied.
Cet équilibre délicat entre le vent du nord et le vent du sud échappe au contrôle humain or, dans cette période de l’Omer, on ne peut faire qu’une seule chose, prier pour que le Seigneur envoie ces deux éléments chacun en leur temps. C’est pourquoi, selon la tradition juive c’est un temps où on le ne peut pas pleinement se réjouir. D’ailleurs, on évite de se marier à cette période. »
La Fête de Shavuot achève donc un temps d’angoisse : L’OMER. Cette angoisse était bien réelle pour les habitants d’Israël, jusqu’à l’arrivée des temps modernes avec l’irrigation et les moyens contemporains. Traditionnellement, durant ces 7 semaines on ne se réjouit pas vraiment et on évite d’ailleurs de se marier.
En Egypte, les Israélites ont d’abord reçu la provision d’un libérateur, Moïse, puis la provision du sang d’un agneau qui les a mis à part et épargnés de la mort des prémices (premiers nés). Ils se sont mis ensuite en marche en pleine nuit pour quitter l’Egypte et ce fut là le démarrage d’une longue marche tumultueuse jusqu’au Sinaï qui dura aussi 50 jours ; 50 jours pour s’en remettre à Dieu complètement.
Après le Sang, ils furent conduits par la Nuée et le Feu, d’abord dans « un cul de sac » face à la mer rouge, terrorisés à la vue de l’armée Egyptienne qui les poursuivait pour les détruire. C’est alors que Dieu opéra la plus grande délivrance décrite dans le récit biblique : ils ont traversé la mer rouge à pieds secs quand l’Eternel a non seulement définitivement détruit l’armée égyptienne qui les opprimait, mais aussi refermé le chemin physique susceptible de les ramener en Egypte.
Par la suite, ils vivront encore plusieurs épreuves avant de se retrouver au pied du Sinaï. Par exemple, aux eaux de Mara où, assoiffés, ils perdirent confiance, l’Eternel dans sa bienveillance changea les eaux amères en eaux douces. Ensuite, après avoir pleuré de manquer de viande, ils vont recevoir des cailles mais surtout la provision de la manne.
Ruth, quant à elle, qui comme son nom l’indique « se lia », « s’attacha » à Naomie pour se mettre en marche dans la même direction que les Israélites, à savoir Israël, déclara :
« Où tu iras j'irai, où tu demeureras je demeurerai; ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu; où tu mourras je mourrai, et j'y serai enterrée. Que l'Eternel me traite dans toute sa rigueur, si autre chose que la mort vient à me séparer de toi! »
Ruth, avec cette déclaration, QUITTE tout ce qui caractérise cette Moabite, pour se LIER au Dieu d’ISRAËL par l’entremise de Naomie, sa représentante en exil. Nous pourrions identifier dans cet acte extraordinaire, une authentique conversion, c’est la PÂQUE de Ruth qui tourne le dos à son pays, sa patrie, ses dieux, pour se mettre en marche vers Israël, et le Dieu D’Israël.
Il est écrit que ces deux femmes arrivèrent en Israël « Au commencement de la moisson des orges » (1:22) c’est à dire au tout début de la période de l’Omer. Cette histoire se déroule justement au temps des récoltes des premiers fruits et nous voyons que ce récit trouve une résolution favorable (2 :23) « à la fin de la moisson du froment », c’est à dire à l’approche de Shavuot. Ce livre se déroule donc dans cet intervalle de temps de l’Omer.
De nouveau nous retrouvons dans l’histoire de ces deux femmes des éléments similaires à la marche des Israélites :
Leur arrivée en Israël commence avec Naomie qui demande à être appelée Mara, car dit-elle : « le Tout-Puissant m'a remplie d'amertume. 21J'étais dans l'abondance à mon départ, et l'Eternel me ramène les mains vides. ». « Mara » qui signifie « amertume », sera restaurée et retrouvera son nom Naomie (plaisante / gracieuse) alors qu’elle portera dans son sein (c’est à dire dans ses bras) le fruit, un enfant de la lignée du Messie.
Ces deux femmes qui ont tout perdu, sont un soutien l’une pour l’autre ; elles n’ont aucun homme pour assurer leur survie. C’est alors que Ruth va mettre en œuvre sa déclaration de FOI en demeurant avec Naomie et en se mettant au travail pour assurer leur survie avec un Amour véritable qui consiste à faire passer l’autre avant soi-même. Elle se met alors à glaner dans les champs, s’en remettant à la grâce de Dieu et en démontrant une attitude exemplaire.
Il y a alors coopération entre l’œuvre de Dieu qui dirige dans sa providence les deux femmes, et l’œuvre de Ruth qui par son travail met en œuvre ce qu’elle a professé. Le Seigneur pourvoira au travers de Boaz aux yeux duquel elle a trouvé grâce, et au même titre que les Israélites ramassèrent la manne, elle récoltera quotidiennement une portion de blé pour Naomie et elle.
Les Disciples de Jésus ont aussi connu l’épreuve de la disparition de leur Seigneur mis au tombeau. Puis après le miracle de la résurrection, Pierre en Galilée se jeta à l’eau à la vue de son Seigneur. Ensuite, alors qu’il était « dans l’amertume », nous est-il dit, suite à son reniement, il fut restauré par la parole de son Messie. Pendant 40 jours, les disciples ont vu aller et venir le Seigneur Jésus pour leur délivrer ponctuellement des révélations qu’ils ne saisissaient alors pas encore. Ils devaient se contenter de sa venue physique occasionnelle et demeurer fidèles dans cette épreuve, dont l’apothéose fut son enlèvement au ciel, jusqu’à ce qu’on les retrouve « Rassemblés » à « un temps fixé » et dans un « lieu déterminé » Jérusalem, (rappel définition de Moéd = la fête), fermement résolus comme il est écrit en Actes 1 : 14
« Tous d'un commun accord persévéraient dans la prière, avec les femmes, et Marie, mère de Jésus, et avec les frères de Jésus. »
Jusqu’au jour de Shavuot, c’est à dire la Pentecôte.
Les 4 éléments de Shavuot
2 L’Offrande des prémices DEUX PAINS
Deut 16 : "9 Tu compteras sept semaines; dès que la faucille sera mise dans les blés, tu commenceras à compter sept semaines. 10Puis tu célébreras la fête des semaines, et tu feras des offrandes volontaires, selon les bénédictions que l'Eternel, ton Dieu, t'aura accordées. 11Tu te réjouiras devant l'Eternel, ton Dieu, dans le lieu que l'Eternel, ton Dieu, choisira pour y faire résider son nom, toi, ton fils et ta fille, ton serviteur et ta servante, le Lévite qui sera dans tes portes, et l'étranger, l'orphelin et la veuve qui seront au milieu de toi. 12Tu te souviendras que tu as été esclave en Egypte, et tu observeras et mettras ces lois en pratique. »
Quand arrive Shavuot le 50ème jour et l’issue de cette période angoissante de l’Omer, les Israélites qui achèvent leurs premières récoltes sont alors soulagés de l’issue favorable et ils expriment leur joie d’être en mesure d’offrir à Dieu les premiers fruits de leurs récoltes. C’est donc un climat de réjouissance qui environne cette fête, dans lequel chacun est pleinement conscient de la provision par Dieu d’un climat favorable durant ce temps de fragilité. Dès lors, à Shavuot si l’on décore aujourd’hui nos tables des 7 « espèces de Canaan » , on se souvient qu’il convient d’apporter nos premiers fruits à l’Eternel comme offrande des prémices. La moisson finale ne sera quant à elle célébrée qu’à la fin de l’année, à Soukhot.
Si à la fête des prémices le grand sacrificateur agite la première gerbe de blé trouvée sur la terre d’Israël, à Shavuot celui-ci va cette fois-ci agiter 2 pains devant l’autel. Durant la période de l’Omer, il y a un processus qui s’opère entre les mains du sacrificateur comme dans la terre, celui de la transformation d’un épi de blé en produit prêt à être consommé, le PAIN. Si à la fête des prémices on se contente du pain de misère qui ouvre la période de l’Omer, on mange alors de délicieux pains levés à Shavuot.
Ces 2 pains offerts, nous les retrouvons d’ailleurs à chaque shabbat sur la table. Ceux-ci représentent le pain qui vient du ciel et celui qui vient de la terre. Il y a en effet la subsistance terrestre à laquelle Dieu pourvoit mais à laquelle nous participons par notre travail et celle qui vient du ciel qui est notre subsistance spirituelle dont l’Eternel nous fait grâce, car « l’homme ne vivra pas de pain seulement mais de toutes paroles qui sort de la bouche de l’Eternel » (Deut 8:2-3 - Math 4-4) ; c’est cette notion que la manne devait rappeler au souvenir des Israélites dans le désert.
C’est alors l’issue de la providence de Dieu combinée à l’attitude, la consistance et le travail de l’homme qui conduit à la seconde période de temps marqué et au lieu marqué ! En l’occurrence pour les Israélites ce fut au Sinaï.
Pendant leur marche, nous voyons que Dieu les a conduits dans des endroits où la mort semblait être au rendez-vous, pour les inviter à mettre leur CONFIANCE en Lui seul, qui a d’ailleurs à chaque fois pourvu : à la mer rouge, aux eaux de Mara, au Rocher d’Horeb et au Sinaï par le don de la Loi…
Ruth elle, comme le texte nous l’indique, sera conduite à un lieu fixé : Bethlehem, c’est à dire « la maison du pain », là où est façonné le pain et là où naîtra notre Messie, qui est le pain de vie.
Comme le met en évidence ce texte, elle est LA femme de valeur du proverbe 31 lu à chaque shabbat. Ce passage des proverbes précède justement le livre Ruth dans le canon hébraïque de la Bible. Non seulement Ruth professe son attachement et sa Foi au départ de Moab, mais elle fait preuve de consistance et met en œuvre son engagement dans une abnégation qui est la caractéristique principale de l’Amour : Ruth s’enquiert de sa belle-mère Naomie avant tout, et Naomie en retour finira par s’enquérir du repos de Ruth, repos qui par ricochet deviendra aussi le sien. Ce qui est intéressant de noter, c’est l’exemplarité et le témoignage de Ruth décrits dans le texte :
Les moissonneurs témoignent de son travail : Ruth 2:5-7 :« A qui est cette jeune femme? 6Le serviteur chargé de surveiller les moissonneurs répondit: C'est une jeune femme Moabite, qui est revenue avec Naomi du pays de Moab. 7Elle a dit: Permettez-moi de glaner et de ramasser des épis entre les gerbes, derrière les moissonneurs. Et depuis ce matin qu'elle est venue, elle a été debout jusqu'à présent, et ne s'est reposée qu'un moment dans la maison. »
Boaz la remarque et témoigne en sa faveur : Ruth 2:11-12 : "11Boaz lui répondit: On m'a rapporté tout ce que tu as fait pour ta belle-mère depuis la mort de ton mari, et comment tu as quitté ton père et ta mère et le pays de ta naissance, pour aller vers un peuple que tu ne connaissais point auparavant. 12Que l'Eternel te rende ce que tu as fait, et que ta récompense soit entière de la part de l'Eternel, le Dieu d'Israël, sous les ailes duquel tu es venue te réfugier! »
Tout Bethlehem reconnaît le fruit qu’elle porte : Ruth 3 : 10-11 « 10Et il dit: Sois bénie de l'Eternel, ma fille! Ce dernier trait témoigne encore plus en ta faveur que le premier, car tu n'as pas recherché des jeunes gens, pauvres ou riches. 11Maintenant, ma fille, ne crains point; je ferai pour toi tout ce que tu diras; car toute la porte de mon peuple sait que tu es une femme vertueuse. »
Ayant mis en évidence la période de l’Omer et son issue, la récolte des prémices que l’on offre à l’Eternel, il nous faut nous arrêter sur un mystère qui est central et que malheureusement beaucoup de croyants ne comprennent pas, ce qui les pousse dans des doctrines excessives.
Ce mystère c’est que le salut est une œuvre conjointe de Dieu et de l’homme (même si ce dernier n’en a qu’une infime part). De plus, le salut est un processus et non une œuvre uniquement d’un instant T comme nous le montre le cycle des fêtes de l’Eternel.
Dieu de son côté a pourvu :
Un Libérateur
Un sacrifice qui nous impute une justice qui n’est pas nôtre, mais celle d’une victime innocente. Le Saint-Esprit convainc alors de péché, de justice et de jugement, offrant à l’homme la possibilité de la repentance et de la couverture de la justice de Dieu par la Foi.
Une délivrance de l’esclavage du péché
Un chemin et une direction qui nous invitent à quitter l’Egypte pour nous diriger vers la terre promise.
La provision de sa parole pour nous éclairer quotidiennement
…
La part de l’homme, qui est une créature libre, est de devoir CHOISIR :
De mettre du sang sur les linteaux de sa maison
D’observer la pâque telle qu’elle est prescrite en s’abstenant du levain du péché.
De demeurer dans la maison ce soir-là, comme Ruth est appelée à demeurer dans le champ de Boaz et à ne pas glaner ailleurs.
De se mettre en marche et de suivre la colonne de Nuée et de Feu à chaque fois que le Seigneur nous y invite par l’obéissance.
….
L’homme, être créé libre par Dieu, est invité à choisir et mettre en œuvre ce choix. C’est ce qu’on appelle la Foi. La Foi ce n’est pas une notion passive mais active, qui consiste à mettre sa confiance de manière consistante en Dieu à la mesure de révélation que nous avons reçue.
C’est un processus qui commence à notre conversion (notre Pâque personnelle), qui n’est possible que par l’Esprit de Dieu qui régénère l’homme et qui pourvoit à sa marche, mais surtout dans lequel Dieu attend de nous que NOUS PORTIONS DU FRUIT.
Dieu dirige dans sa providence, alors que nous, nous en remettant à Lui comme Ruth, nous mettons en œuvre notre salut.
—> La bible nous indique au Psaume 85 :« 8 J'écouterai ce que dit Dieu, l'Eternel; Car il parle de paix à son peuple et à ses fidèles, Pourvu qu'ils ne retombent pas dans la folie.
9 Oui, son salut est près de ceux qui le craignent, Afin que la gloire habite dans notre pays.
10 La bonté et la fidélité se rencontrent, La justice et la paix (Complétude) s’embrassent;
11 La fidélité germe de la terre, Et la justice regarde (se penche) du haut des cieux.
12 L'Eternel aussi accordera le bonheur, Et notre terre donnera ses fruits.
13 La justice marchera devant lui, Et imprimera ses pas sur le chemin. »
Ici, la justice se penche du ciel : Dieu observe et voit ceux qui le cherchent, Il pourvoit à leur justification et il observe ce qui germera de la terre en retour.
D’un autre côté, l’homme par sa fidélité (ou bien Foi ou encore Confiance puisqu’il s’agit du même mot), produit ou non du fruit qui s’élèvera en retour de la terre vers le ciel comme une offrande vers le créateur.
Dans ce texte, nous retrouvons l’idée de la rencontre entre les deux pains à l’autel, l’un qui germe de la terre et l’autre qui est la provision du ciel. On voit la rencontre entre la Justice de Dieu et la fidélité qui est attendue de l’homme.
Nous pouvons voir ce que sont ces FRUITS au travers de quelques textes :
—> JOB :
JOB fut éprouvé jusqu’à la révélation de la parole de Dieu, dans la consistance de son attitude et fidélité à Dieu, non sans défaillir, mais avec l’intacte volonté de demeurer fidèle à Dieu, concrètement !
Après notre proclamation de Foi, souvent marquée par une période où la présence de Dieu est palpable, l’épreuve survient et le Seigneur se fait de plus en plus discret, semblant s’éloigner afin d’éprouver cette proclamation de Foi et produire en nous du fruit que nous pouvons offrir à Dieu comme un sacrifice vivant (l’histoire d’Elie qui entend Dieu dans le murmure d’un silence au mont Horeb reprend cette idée).
Voici également quelques extraits de ce que le Nouveau Testament et les disciples nous en ont dit:
—> Jean Baptiste :
Il dira d’abord aux juifs hypocrites s’approchant faussement : Mat 3:7« Races de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir? 8Produisez donc du fruit digne de la repentance,… »
La repentance est nécessaire à un instant T, mais la consistance dans cette repentance par l’obéissance est une absolue nécessité. Par l’abandon du péché révélé par l’Esprit de Dieu à la conversion et une marche nouvelle, nous choisissons de mettre en œuvre notre salut.
—> Jésus :
En conclusion du sermon sur la montagne, il dira :
Mat 7 « 24C'est pourquoi, quiconque entend ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc. 25La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont jetés contre cette maison: elle n'est point tombée, parce qu'elle était fondée sur le roc. 26Mais quiconque entend ces paroles que je dis, et ne les met pas en pratique, sera semblable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. 27La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et ont battu cette maison: elle est tombée, et sa ruine a été grande. »
Le Seigneur est venu délivrer Son Enseignement, Sa Doctrine, Sa Thora, Sa Loi. Recherchons, écoutons et pratiquons sans réserve ce qu’Il a dit !
Après avoir donné la parabole du semeur, il expliquera :
Mat 13 « 23Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c'est celui qui entend la parole et la comprend; il porte du fruit, et un grain en donne cent, un autre soixante, un autre trente. »
C’est là la différence entre homme qui reçoit et porte du fruit comme Ruth et celui qui tourne le dos et retourne en arrière comme l’a fait « Orpa » (dont le nom signifie « nuque », « tourner le dos »)
Jésus indiquera clairement comment le suivre :
Luc 14 : 26-27 « 26 Si quelqu'un vient à moi, et s'il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses soeurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. 27 Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suit pas, ne peut être mon disciple. »
C’est cette même idée que l’on retrouve dans Ruth 2 :14
« 14Au moment du repas, Boaz dit à Ruth: Approche, mange du pain, et trempe ton morceau dans le vinaigre. Elle s'assit à côté des moissonneurs. »
Ruth est invitée à tremper son morceau dans le vinaigre comme le Messie sur la croix qui recevra une éponge trempée dans le vinaigre.
La mise en marche pour quitter le monde est périlleuse et à bien des égards il s’agit de manger le pain de misère comme le pain que nous mangeons à la fête des pains sans levain. Bien loin en effet de l’idéologie de la « prospérité » et de « la réussite par l’évangile », la Bible nous enseigne avec une consistance absolue que c’est une marche difficile, une perte dans le monde que de le suivre et de marcher à sa suite. L’issue en est une première récolte : l’espérance du salut qui vient, mais surtout LA REVELATION de QUI IL EST, SA VERITE, comme nous le verrons par la suite.
L’abondance dans toute sa plénitude, notamment matérielle, nous est réservée pour le jour de la rédemption du monde, à la venue du temps messianique où le royaume de Dieu sera établi sur la terre. C’est ce qu’anticipe la fête de Soukhot.
Les premiers Disciples quant à eux :
—> Paul :
Philippiens 2 : « 12Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours obéi, travaillez à votre salut avec crainte et tremblement, non seulement comme en ma présence, mais bien plus encore maintenant que je suis absent; 13car c'est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir. 14Faites toutes choses sans murmures ni hésitations, 15afin que vous soyez irréprochables et purs, des enfants de Dieu irrépréhensibles au milieu d'une génération perverse et corrompue, parmi laquelle vous brillez comme des flambeaux dans le monde, 16portant la parole de vie; et je pourrai me glorifier, au jour de Christ, de n'avoir pas couru en vain ni travaillé en vain. »
—> Pierre :
Il décrit la provision de Dieu qui fait croître le fruit en nous et illustre bien cette coopération entre Dieu et son disciple :
2 Pierre 1 : 3 - 11 : « 3 Comme sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété, au moyen de la connaissance de celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu, 4lesquelles nous assurent de sa part les plus grandes et les plus précieuses promesses, afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise, 5 à cause de cela même, faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la science, 6à la science la tempérance, à la tempérance la patience, à la patience la piété, 7à la piété l'amour fraternel, à l'amour fraternel la charité. 8Car si ces choses sont en vous, et y sont avec abondance, elles ne vous laisseront point oisifs ni stériles pour la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ. 9Mais celui en qui ces choses ne sont point est aveugle, il ne voit pas de loin, et il a mis en oubli la purification de ses anciens péchés. 10C'est pourquoi, frères, appliquez-vous d'autant plus à affermir votre vocation et votre élection; car, en faisant cela, vous ne broncherez jamais. 11C'est ainsi, en effet, que l'entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ vous sera pleinement accordée. »
—> Jacques
Jaques 1 « 2Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, 3sachant que l'épreuve de votre foi produit la patience. 4Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son œuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien. »
Ruth a mis en œuvre sa proclamation de Foi, elle glane fidèlement dans le champ de Boaz dans lequel l’Eternel l’a conduite et porte du fruit à la gloire de Dieu, et ces premiers fruits se voient ! Elle a été une fidèle intendante de ce qu’elle a reçu de la part de l’Eternel en le cherchant vraiment.
Les 4 éléments de Shavuot
3 La Révélation : le don de la Thora puis de L’Esprit Saint
Deut 16 : "9 Tu compteras sept semaines; dès que la faucille sera mise dans les blés, tu commenceras à compter sept semaines. 10Puis tu célébreras la fête des semaines, et tu feras des offrandes volontaires, selon les bénédictions que l'Eternel, ton Dieu, t'aura accordées. 11Tu te réjouiras devant l'Eternel, ton Dieu, dans le lieu que l'Eternel, ton Dieu, choisira pour y faire résider son nom, toi, ton fils et ta fille, ton serviteur et ta servante, le Lévite qui sera dans tes portes, et l'étranger, l'orphelin et la veuve qui seront au milieu de toi. 12Tu te souviendras que tu as été esclave en Egypte, et tu observeras et mettras ces lois en pratique. »
A Shavuot, les Juifs célèbrent le don de la Thora. C’est l’évènement spectaculaire qui se déroule au Sinaï pendant lequel l’Eternel parla directement au peuple depuis la montagne en feu pour délivrer les 10 paroles (connues sous l’appellation des « 10 commandements »). D’après les calculs des sages d’Israël, c’est exactement à Shavuot que cet évènement se déroula. Pour cette raison, il est de coutume de veiller tard pour étudier la Bible à Shavuot et notamment le texte d’Exode qui se réfère à cet évènement.
Le Seigneur nous a dit : « demandez et l’on vous donnera, cherchez et vous trouverez, frappez et l’on vous ouvrira » (Matt 7.7). Ruth, dans sa persévérance :
a cherché à manger et a trouvé le champ de Boaz
a demandé à pouvoir glaner et en a reçu plus que l’autorisation : elle recevra non seulement la bénédiction de glaner dans le champ ce qui revient de droit aux pauvres, mais aussi de prendre de l’eau puisée, et pour couronner le tout, elle reçoit la protection du maître du champ lui-même.
a frappé et a trouvé : Cet homme aux yeux duquel elle trouva grâce se révèlera progressivement dans ce récit être un pourvoyeur, un homme de la famille de Naomie qui a le droit / devoir de rachat, quelqu’un qui agit pour les sauver toutes les deux et qui s’avère être finalement un rédempteur.
Dans cette histoire, nous avons la plus belle révélation de la Parole : la provision d’un rédempteur, un messie de lignée royale venant après un temps chaotique d’angoisse pour tout Israël (au temps de Ruth le chaos est marqué par le temps des juges qui précède).
Shavuot, comme nous le savons, est situé le 50ème jour après la provision de l’agneau pascal. Si le nombre 40 est le symbole dans les écritures de l’épreuve (40 jours de Jésus dans le désert à l’instar des 40 ans de Moïse dans le désert seul puis de nouveau avec les Israelites), le nombre 50 quant à lui est le symbole de la liberté. Lév 25 nous décrit effectivement le Jubilée qui a lieu tous les 50 ans en Israël. En lisant Lévitique 25, il est impossible de ne pas voir la connexion entre ce Jubilée, Shavuot et le récit de Ruth. En effet :
Il s’agit d’un décompte de 7 Shabbat d’années : 7 x 7 ans (lev 25 : 1)
C’est une publication de liberté dans le pays pour tous ses habitants : les esclaves employés retourneront libres, les propriétés louées retourneront à leurs propriétaires, les dettes devront être levées et soldées !…
Au Jubilée, on se reposera et on mangera le produit des champs (lev 25:12) dans sa propriété et en homme libre.
On trouve la promesse de l’abondance et de la sécurité en réponse à l’obéissance à l’enseignement de l’Eternel : lev 25 : 18 - 19 « 18Mettez mes lois en pratique, observez mes ordonnances et mettez-les en pratique; et vous habiterez en sécurité dans le pays. 19Le pays donnera ses fruits, vous mangerez à satiété, et vous y habiterez en sécurité. ».
C’est dans ce texte enfin qu’est décrit le fameux droit ou devoir de rachat que nous trouvons dans le livre de Ruth et que notre rédempteur exerce sur nous.
Dans le Nouveau Testament s’accomplit partiellement ce qui est promis dans le livre de Joël : « le don du Saint Esprit sur toute chair ». Le livre de Joël est également intimement connecté à Shavuot et reprend sous un autre angle les éléments enseignés par cette fête ; c’est aussi ce livre qui est cité par Pierre à la pentecôte pour décrire le don du Saint-Esprit. Dès lors, les Juifs qui ont cru et persévéré jusqu’au 50ème jours après Pesah.
Depuis la nouvelle alliance est survenu le don du Saint-Esprit d’abord pour les juifs (au jour de la pentecôte) qui on cru dans le Messie et persévéré jusqu’au 50 ème jour, puis par la suite ça le sera pour les païens qui croiront et qui seront ajoutés (depuis la maison de Corneille).
Jésus Christ qui est celui qui nous baptise du Saint Esprit dira :
Jean 16 "13Quand le consolateur sera venu, l'Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu'il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir. 14Il me glorifiera, parce qu'il prendra de ce qui est à moi, et vous l'annoncera. 15Tout ce que le Père a est à moi; c'est pourquoi j'ai dit qu'il prend de ce qui est à moi, et qu'il vous l’annoncera. »
Avec la provision du Saint-Esprit, nous recevons la révélation de la volonté parfaite de Dieu.
Alors qu’au Sinaï les Israélites avaient reçu une loi gravée sur des pierres, qui caractérisait cette alliance temporaire mosaïque, nous recevons avec le Saint-Esprit une loi gravée dans nos coeurs.
Le Saint-Esprit répandu sur toute chair (juive, gentille, homme, femme, homme libre ou esclave….) œuvre pour nous éclairer et nous révéler avec clarté qui est le Messie, Christ. C’est la provision de la révélation par Dieu Lui-même de sa personne, de son intention, de son enseignement et de sa volonté divine. C’est enfin la provision de la transformation intérieure de l’homme en une créature nouvelle, dans l’attente de l’état final de rédemption, quand lequel toutes choses deviendront nouvelles, à l’avènement du Seigneur (parabole du vin nouveau).
Pour cela, nous croyons :
Que le fait d’être rempli du Saint-Esprit est une œuvre distincte de la conversion où l’homme a été régénéré par l’Esprit.
Que nous avons par le don du Saint-Esprit les prémices du Royaume de Dieu dans l’attente de sa venue définitive.
Que le Saint-Esprit nous est donné et vit en nous pour nous conduire dans toute la vérité concernant notre Messie et nous transformer en la même image que Lui.
Si entre Pessah et Shavuot, le Seigneur qui a pourvu attend de nous une consistance dans nos actions par rapport à notre profession de Foi, à partir de Shavuot et du don du Saint-Esprit, le Seigneur nous rend capable et attend désormais de nous que nous produisions du fruit de l’Esprit, c’est à dire une œuvre de transformation par l’Esprit Saint qui façonne Christ en nous.
A Pessah nous sommes déclaré Juste, entre Shavuot et Soukhot nous devenons juste effectivement, le fruit de l’Esprit étant formé en nous, toujours avec notre collaboration aussi infime soit elle, qui consiste en l’obéissance vis-à-vis de la révélation qui nous est donnée.
Romains 8 : « 12Ainsi donc, frères, nous ne sommes point redevables à la chair, pour vivre selon la chair. 13Si vous vivez selon la chair, vous mourrez; mais si par l'Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez, 14car tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu sont fils de Dieu. 15Et vous n'avez point reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte; mais vous avez reçu un Esprit d'adoption, par lequel nous crions: Abba! Père! 16L'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. 17Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d'être glorifiés avec lui.
18J'estime que les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous. 19Aussi la création attend-elle avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu. 20Car la création a été soumise à la vanité, -non de son gré, mais à cause de celui qui l'y a soumise, avec l'espérance 21qu'elle aussi sera affranchie de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu. 22Or, nous savons que, jusqu'à ce jour, la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l'enfantement. 23Et ce n'est pas elle seulement; mais nous aussi, qui avons les prémices de l'Esprit, nous aussi nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l'adoption, la rédemption de notre corps. 24Car c'est en espérance que nous sommes sauvés. Or, l'espérance qu'on voit n'est plus espérance: ce qu'on voit, peut-on l'espérer encore? 25Mais si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l'attendons avec persévérance.26 De même aussi l'Esprit nous aide dans notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu'il nous convient de demander dans nos prières. Mais l'Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables; 27et celui qui sonde les coeurs connaît quelle est la pensée de l'Esprit, parce que c'est selon Dieu qu'il intercède en faveur des saints. »
Nous remarquons qu’il y aura un « avant » et un « après » Shavuot en ce qui concerne la sévérité de Dieu. Au désert, les Israélites ont murmuré AVANT le don de la Loi, mais le Seigneur a fait preuve d’une grande patience à leur égard, vis-à-vis de leur manque de compréhension et la faiblesse de leur Foi. Toutefois, APRES le Sinaï, il sera beaucoup plus sévère car Il a clairement manifesté sa vérité et sa volonté. Par exemple, pour deux évènements similaire, Dieu agit différemment :
Lorsqu’ils se sont plaints de ne pas avoir de viande : La première fois ce fut AVANT le don de la Thora, donc de sa Loi écrite sur des tables : l’Eternel a pourvu un nombre raisonnable de cailles mais surtout il a donné la Manne ; la seconde fois, APRES le Sinaï, les Israélites se sont encore plaints, notamment de la manne, mais cette fois-ci en connaissance de cause : Dieu enverra cette fois alors des cailles en quantité telle qu’elle apportera la puanteur accompagnée du jugement et de la mort.
De même, le Nouveau Testament avertit solennellement en ce qui concerne ceux qui se retirent : Hebreux 6 :
« 4Car il est impossible que ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté le don céleste, qui ont eu part au Saint-Esprit, 5qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les puissances du siècle à venir, 6et qui sont tombés, soient encore renouvelés et amenés à la repentance, puisqu'ils crucifient pour leur part le Fils de Dieu et l'exposent à l'ignominie. 7Lorsqu'une terre est abreuvée par la pluie qui tombe souvent sur elle, et qu'elle produit une herbe utile à ceux pour qui elle est cultivée, elle participe à la bénédiction de Dieu; 8mais, si elle produit des épines et des chardons, elle est réprouvée et près d'être maudite, et on finit par y mettre le feu. »
Lorsque Dieu aime, Il révèle Sa Vérité : c’est comme cela que Dieu manifeste son Amour dans les écritures. Mais le « Chesed », c’est à dire la miséricorde et l’amour, qui est un thème clé du livre de Ruth, est un AMOUR dans l’alliance et dans lequel chacune des parties s’engage.
Les 4 éléments de Shavuot
4 L’invitation de l’Etranger : La Greffe des gentils à l’alliance d’Israël
Deut 16 : "9 Tu compteras sept semaines; dès que la faucille sera mise dans les blés, tu commenceras à compter sept semaines. 10Puis tu célébreras la fête des semaines, et tu feras des offrandes volontaires, selon les bénédictions que l'Eternel, ton Dieu, t'aura accordées. 11Tu te réjouiras devant l'Eternel, ton Dieu, dans le lieu que l'Eternel, ton Dieu, choisira pour y faire résider son nom, toi, ton fils et ta fille, ton serviteur et ta servante, le Lévite qui sera dans tes portes, et l'étranger, l'orphelin et la veuve qui seront au milieu de toi. 12Tu te souviendras que tu as été esclave en Egypte, et tu observeras et mettras ces lois en pratique. »
Shavuot et Soukhot, sont toutes deux des fêtes qui célèbrent les récoltes, et dans lesquels il est spécifiquement prescrit de partager le repas et les réjouissances avec les personnes de moindres conditions, pauvres, orphelins ou veuves, mais aussi l’étranger qui est au milieu d’eux. A Shavuot en particulier, il est prescrit de ne pas trop chercher la rentabilité des champs lors de la moisson pour laisser de quoi glaner au pauvre et à l’étranger. Lévitique 23 : 22 :
« Quand vous ferez la moisson dans votre pays, tu laisseras un coin de ton champ sans le moissonner, et tu ne ramasseras pas ce qui reste à glaner. Tu abandonneras cela au pauvre et à l'étranger. Je suis l'Eternel, votre Dieu. »
Nous pourrions être surpris de cette prescription puisque la loi mosaïque place toutes les barrières possibles au Juif pour ne pas qu’il se mélange à l’étranger. C’est une des intentions principales des restrictions alimentaires imposées par la Loi du Sinaï à Israël. C’est aussi le commandement explicite de l’Eternel à Israël de ne pas se mélanger avec l’étranger normalement à son entrée à Canaan pour ne pas être entrainé à l’idolâtrie.
Toutefois, si nous regardons de plus près, nous nous apercevons qu’il a toujours été dans l’intention de Dieu d’adjoindre les étrangers aux alliances contractées avec Israël.
Déjà au départ d’Egypte, il est écrit Exode 12 :
« 37Les enfants d'Israël partirent de Ramsès pour Succoth au nombre d'environ six cent mille hommes de pied, sans les enfants. 38Une multitude de gens de toute espèce montèrent avec eux; ils avaient aussi des troupeaux considérables de brebis et de boeufs. »
Dans ce texte, le verset 38 qui est difficile à traduire exactement fait mention d’une עֵ֥רֶב רַ֖ב « mixture nombreuse », ou encore un « amas d’étrangers » qui s’assemblèrent à eux. Pourtant quelques lignes plus loin aux versets 43 à 49, il est scrupuleusement prescrit qu’aucun étranger ne mange la pâque avec eux à moins qu’il ne soit circoncis. Dès lors ce furent déjà là des étrangers qui se mêlèrent à eux et prirent part à l’alliance mosaïque, devenant ainsi Israélites.
En réalité, partout dans les écritures, une invitation est faite à l’étranger de s’additionner à l’alliance. On retrouve par exemple deux femmes qui par leur vie sont une prophétie du salut offert aux étrangers de l’alliance et qui se trouvent toutes deux dans la lignée de notre Messie : il s’agit de Rahab et de Ruth.
Le livre de Ruth révèle déjà le mystère de la greffe des nations à l’alliance contractée avec Israël (Jeremie 31:31 ; Romain 11). Ruth est une Moabite, nation étrangère signe d’infamie en Israël de par l’origine même de ce peuple issu de l’inceste d’une des filles de Lot avec leur père, et au delà même de cela, de par l’idolâtrie et les coutumes infâmes de ces populations. Elle choisit de quitter sa patrie, sa famille, sa terre, ses dieux pour s’attacher au Dieu unique : le Dieu d’Israël. En ce qui me concerne, je crois que c’est de loin un des livres les plus prophétiques et les plus émouvants que je puisse lire dans les écritures. Cette femme, comme la Syro-phénicienne (Marc 7:24-30) le fera avec Jésus, n’hésitera pas à quémander la grâce de Dieu démontrant sa Foi, et glanant les miettes du pain que l’on retrouve encore ici venant de Dieu. C’est toujours la même image qui nous est donnée et qui nous révèle que « le Salut vient des Juifs » (Jean 4:22) et qu’« Israël est la lumière des nations » (Esaïe 42:6) au travers de son Messie et de son Enseignement qu’il convient de « manger » et de pratiquer.
Le livre de Ruth nous révèle l’intention que l’Eternel a d’adjoindre des gentils des nations à l’alliance nouvelle qui sera contractée avec Israël. Paul parle longuement de ce rapprochement des Juifs et des Gentils dans le Messie dans ses écrits, notamment dans ses épitres aux Romains, aux Ephésiens , aux Colossiens… nous pouvons lire :
Ephésiens 2 : « 11C'est pourquoi, vous autrefois païens dans la chair, appelés incirconcis par ceux qu'on appelle circoncis et qui le sont en la chair par la main de l'homme, souvenez-vous 12que vous étiez en ce temps-là sans Christ, privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde. 13Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous avez été rapprochés par le sang de Christ. 14Car il est notre paix, lui qui des deux n'en a fait qu'un, et qui a renversé le mur de séparation, 15l'inimitié, ayant anéanti par sa chair la loi des ordonnances dans ses prescriptions, afin de créer en lui-même avec les deux un seul homme nouveau, en établissant la paix, 16et de les réconcilier, l'un et l'autre en un seul corps, avec Dieu par la croix, en détruisant par elle l'inimitié. 17Il est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin, et la paix à ceux qui étaient près; 18car par lui nous avons les uns et les autres accès auprès du Père, dans un même Esprit.
19Ainsi donc, vous n'êtes plus des étrangers, ni des gens du dehors; mais vous êtes concitoyens des saints, gens de la maison de Dieu. 20Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire. 21En lui tout l'édifice, bien coordonné, s'élève pour être un temple saint dans le Seigneur. 22En lui vous êtes aussi édifiés pour être une habitation de Dieu en Esprit. »
Paul nous révèle alors que les incirconcis que sont les non juifs, appelés aussi païens ou gentils, qui étaient sans espérance sur la terre, sans Dieu, privés du droit de cité en Israël, ont désormais la possibilité par la Foi dans le Messie d’être greffés à Israël et à ses promesses, prenant ainsi part au « Commonwealth » d’Israël. Dès lors, « l’Eglise » ou « Assemblée » devient le rassemblement des Juifs et des Gentils qui ont mis leur confiance dans le Messie, en un seul corps, alors même qu’il y avait incompatibilité viscérale et légale entre les deux entités. Le mur de séparation a été renversé et les gens des nations ont désormais accès au « temple et au sacrifice » par excellence qu’est le corps de Jésus, eux qui devaient se contenter du parvis des nations dans le tabernacle et le temple. Ils accèdent à l’espérance d’Israël de la restauration du Royaume d’Israël, dirigé par le Messie, et l’espérance de la résurrection pour la vie. Actes 15 nous enseigne également que, contrairement à la sortie d’Egypte, les gens des nations n’ont pas à devenir Juif par la circoncision physique pour bénéficier de cette grâce, mais peuvent demeurer dans leur état physique, étant bien entendu qu’ils renoncent au monde, au péché et à ses convoitises pour marcher d’un même pas avec les gens de la maison de Dieu.
Par ailleurs, nous découvrons également quelque chose de puissant dans la relation de Ruth et Naomie, la première symbolisant les gens des nations, la seconde Israël, d’ailleurs dans un état de désolation en retour d’exil (annonçant prophétiquement l’état d’Israël aux derniers jours et sa restauration).
En effet, on remarque l’attitude de Ruth qui se greffe à Naomie, elle épouse son Dieu et est remplie d’un attachement et d’un amour à Naomie qui devrait caractériser toute personne qui vient à Dieu et est éclairée par son Esprit. En effet, il est naturel et de la volonté de Dieu que les gens des nations se tournent avec humilité vers le Dieu d’Israël reconnaissant que l’Alliance, le Messie et la Parole sont à Israël, et qu’ils sont adoptés dans cette famille. Aussi, contrairement à la fausse doctrine du remplacement dans laquelle l’Eglise (considérée à tord comme 100% païenne) aurait remplacé Israël qui n’aurait dès lors plus aucun avenir, les croyants éclairés par le Seigneur se voient remplis d’Amour pour le peuple d’Israël. Pour aller plus loin, ils perçoivent le mystère d’Israël décrit par Paul en Romains 11, que c’est une grâce qui a été faite aux nations que l’aveuglement et l’endurcissement partiel d’Israël pendant le temps des nations, pour que les nations parviennent également à la réconciliation avec Dieu. C’est une raison, selon moi, d’éprouver de la reconnaissance et de la compassion vis à vis de ce peuple qui est encore pour la plupart dans l’aveuglement, car c’est bel et bien LEUR MESSIE qui nous sauve et LEUR ALLIANCE à laquelle nous avons pris part.
Enfin à Pentecôte, comme nous l’avons dit précédemment, c’est l’Esprit-Saint qui est déversé sur TOUTE chair conformément à la prophétie de Joël 2.28-29. A partir de la Pentecôte, se déroule alors l’ouverture des derniers jours durant lesquels toutes chairs, c’est à dire de toutes natures (Juifs, gentils, hommes, femmes, enfants…) seront remplis de l’Esprit Saint et prophétiseront. Cette notion s’accomplit donc de nos jours et c’est SHAVUOT qui en est le temps d’ouverture. D’ailleurs certains vont jusqu’à interpréter des deux pains offerts à Shavuot comme représentant également Juifs et Gentils offerts à l’Eternel.